Enjeux et perspectives : diversification économique au Congo-Brazzaville

Recension rédigée par Louis Dominici


L’ouvrage compte une préface, une introduction, trois parties et une conclusion à, quoi s’ajoute une bibliographie en français et en anglais. La première partie fournit, comme l’indique son titre un « historique de l’évolution économique congolaise dans un contexte d’instabilité des prix des produits de base ». La deuxième partie s’attache aux « fondements théorique et processus de diversification de l’économie congolaise ». La troisième partie indique les « ressorts et perspectives d’actions en faveur de la diversification économique congolaise ». Le remarquable travail théorique et opérationnel ainsi réalisé, s’accompagne de seize tableaux, sept graphiques et six courbes, qui fournissent des précisions sur la situation du pays et les conditions de la diversification économique recherchée.

Après avoir, dans la première partie, décrit le déséquilibre et la vulnérabilité de l’économie congolaise, en raison de son extrême dépendance à l’égard notamment des ressources pétrolières, l’auteur définit dès le début de la deuxième partie les enjeux de la diversification, qu’il résume lui-même comme suit « le Congo-Brazzaville se trouve face à deux modèles de développement : le premier, qui est dominant et dont il peine à sortir, est son engouffrement dans le modèle extraverti de développement caractérisé par une spécialisation dans l’exploitation et l’exportation des ressources naturelles, aux cours mondiaux fortement volatiles. Dans le cadre de cette stratégie, le Congo avait concentré plus d’efforts dans les domaines des activités pétrolières et forestières, où il disposait de plus d’avantages compétitifs. Cette forme de spécialisation a non seulement favorisé la détérioration des termes de l’échanges du Congo, mais a surtout consacré la vulnérabilité de l’économie congolaise aux chocs exogènes car le risque de se positionner sur un seul marché est patent, notamment lorsque celui-ci connait des crises ou un ralentissement de la croissance. Le deuxième, qui s’inscrit dans une logique de poursuite du développement autocentré, est une stratégie de développement économique qui privilégie la création, puis le renforcement d’un système productif consolidé à l’échelle nationale. Cette logique se traduit également par la recherche d’une véritable diversification de son économie pour se prémunir contre les aléas conjoncturels du marché international des produits de base exportés par le Congo. La finalité de cette politique est de satisfaire le marché intérieur avant d’affronter les autres marchés. Dans cette quête, le Congo a consenti des efforts qui restent à poursuivre, mais il est aussi confronté à plusieurs facteurs bloquants d’ordre institutionnel, économique, juridique et politique pour la mise en œuvre de cette dynamique de diversification de ses bases productives et exportatrices. »

La troisième partie de l’ouvrage offre au lecteur de nombreuses indications sur la manière de mettre en pratique une politique de diversification économique adaptée au Congo. Ce travail est d’autant plus utile qu’il ne dissimule pas les difficultés, dont on voit bien que si beaucoup relèvent de la nature et du passé, d’autres relèvent des comportements actuels des congolais eux-mêmes à commencer par leurs élites et leurs dirigeants. Quoiqu’il en soit, tous ceux qui s’intéressent au développement du Congo et des pays africains intertropicaux, trouveront dans l’ouvrage de Juste Désiré Mondélé, une précieuse grille de lecture des situations, ainsi qu’une méthode de recherche des initiatives à prendre et dont on peut espérer qu’avec le temps, car chacun a besoin de temps, elles pourront ouvrir sur les progrès attendus, au plus grand bénéfice des populations.